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Entretien avec Gilles Gascon

À l’occasion de ce traditionnel et incontournable entretien de début d’année, Gilles Gascon revient sur ses dix années de mandature, tout en abordant les prochains projets qui attendent les San-Priots.

◢ 12 questions clés

1. Voilà 10 ans que vous avez été élu maire de Saint-Priest. Quel regard portez-vous sur cette décennie, sur l’exercice de votre mandat et sur le Saint-Priest d’aujourd’hui ?

10 ans, déjà ! Le temps passe si vite. Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est fierté. Fier, quand je vois le plaisir des visiteurs au moment de découvrir le théâtre et le cinéma, que nous venons d’inaugurer, ou bien le marché de Noël. Fier, quand je constate le sourire des enfants qui découvrent les transformations réalisées dans leurs écoles. Fier aussi car les résultats sont là, malgré les défis, nombreux, que nous avons eus à relever : covid-19, guerre en Ukraine, hausse des coûts de l’énergie…

Prenons l’exemple du théâtre : les difficultés que nous avons rencontrées, en partie liées au fait que nous rénovions un bâtiment historique, nous ont vraiment compliqué la tâche et ont provoqué quelques retards. Mais aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir de voir les spectacles afficher complet et le nombre d’abonnements retrouver ses niveaux d’avant la crise sanitaire. Et puis il y a le nouveau cinéma, le Grand Scénario. Le bâtiment est aéré, moderne, en tout point remarquable. Il s’agit de l’un des plus grands cinémas indépendants de la Métropole.

Tout cela symbolise le centre-ville de demain que je souhaite pour les San-Priots. 10 ans après le début de mon premier mandat, je suis fier de constater que Saint-Priest est plus que jamais une ville où l’humain est au cœur de tout projet, une ville dans laquelle les habitants de tous âges se sentent heureux de vivre.
C’est le résultat de beaucoup de travail de la part des élus, des agents, des associations, des conseillers de quartier, des habitants et de tant d’autres qui se sont engagés à nos côtés.

2. Qu’est-ce qui a changé en 10 ans dans la manière d’exercer vos responsabilités ?

L’exercice est plus lourd parce que plus contraint. Les défis se sont succédé et accumulés. Personne, aucun maire évidemment, n’avait vécu une pandémie de cette ampleur, aux conséquences si importantes pour chacun de nous. On s’est retrouvés seuls, abandonnés, notamment par l’État. Il a fallu se démultiplier. Nous n’avons jamais autant travaillé que durant cette période covid-19. Nous avons déployé une énergie incroyable. Et puis la guerre en Ukraine s’est déclarée et avec elle une nouvelle crise s’est présentée à nous : celle de l’énergie, qui a encore aujourd’hui un fort impact et met de nombreuses communes en grandes difficultés. En même temps que les recettes de fonctionnement ne suivent pas la hausse du coût de la vie, nos factures énergétiques ont bondi, passant à 3,5 M€. C’est considérable.
Tout cela dans le contexte san-priot, qui voit sa population augmenter – nous venons de franchir officiellement la barre des 49 000 habitants – et voit mécaniquement ses besoins augmenter aussi : il nous a fallu par exemple agrandir les écoles Berliet, Jaurès et Signoret. Bientôt, un nouveau groupe scolaire sortira de terre du côté de Revaison. La période est inédite, mais les attentes de la population vis-à-vis du maire et de l’équipe municipale, elles, restent inchangées. C’est bien normal et nous continuerons d’y répondre de la meilleure des manières.

3. Vous voici à la moitié de votre second mandat. Comment abordez-vous cette 2e partie ?

Avec énergie ! Il le faut, quoi qu’il en soit, pour gérer le quotidien mais aussi pour se projeter vers l’avenir de Saint-Priest. D’autres beaux projets vont sortir de terre, la ville continue de s’agrandir. Les combats sont nombreux et, pour les mener, il faut de l’énergie. Aujourd’hui, mon combat principal reste de permettre aux San-Priots de vivre bien, dans une ville au cadre de vie agréable et apaisé.

4. Pandémie, guerre en Ukraine et contexte inflationniste : comment la Ville s’adapte-elle à la situation tout en maintenant un service public adapté aux besoins de la population ?

Je dois tirer un grand coup de chapeau à mes collaborateurs, et particulièrement aux premiers d’entre eux : les élus de l’équipe municipale et les agents. En tant que maire, j’impulse une politique, mais ce sont eux qui la mettent en œuvre. Et je peux vous dire que les agents de la Ville et du CCAS ont plus que joué le jeu : celui des économies d’énergies aujourd’hui, celui des chantiers à faire avancer malgré tout, celui de l’engagement auprès des habitants durant la pandémie. Ils sont dans leur grande majorité allés au-delà de leurs fonctions, se sont adaptés, alors qu’ils étaient sur-sollicités. C’est remarquable et précieux.

Quant au maintien d’un service public de qualité dans un contexte financier contraint, on fait des économies, évidemment. On réfléchit, on innove, on se remet en question, on se réinvente pour assurer la suite. C’est indispensable, car des difficultés, il s’en présentera d’autres, il n’y a aucun doute à ce sujet.

5. La culture a été à l’honneur en 2023 avec l’ouverture du TTA rénové et du Grand Scénario. Que représente pour vous l’aboutissement de ces projets phares ?

Depuis 2014, je le répète, la culture est pour moi la meilleure manière de rassembler les gens. Je ne veux pas d’une culture élitiste, je veux une culture populaire et accessible à tous. Ce n’est pas parce qu’on habite un quartier politique de la ville qu’on doit être privé d’un bon spectacle. Quand j’observe le public qui se rend par exemple au TTA, je remarque beaucoup de personnes qui n’avaient pas l’habitude d’aller au théâtre. C’est une grande satisfaction. Le cinéma aussi symbolise cette mixité des publics que j’appelle de mes vœux. D’ailleurs il ne se passe pas une journée sans qu’on m’interpelle pour me dire combien il est beau. C’est génial !

Vous parliez d’aboutissement, j’en parlerai quand notre projet de modernisation de la médiathèque sera devenu réalité. Nous sommes parvenus à faire prendre en charge par l’État environ 80% du coût du projet, qui avoisine les 18 millions d’euros. On peut, je crois, parler d’une très belle opération.
L’objectif est d’ouvrir plus encore cet équipement, qui comprend la médiathèque, l’artothèque et la cyber-base, pour attirer de nouveaux publics.
Environ 10 % seulement des San-Priots fréquentent la médiathèque. C’est trop peu quand on sait que les moins de 25 ans représentent environ 40% de la population. Nous allons, d’une part, renouveler l’offre pour nous adapter aux différents modes de vie culturels des habitants, et, d’autre part, proposer un nouveau mode de fonctionnement. L’idée est d’offrir un véritable parcours culturel cheminant d’un établissement à l’autre, depuis le TTA jusqu’à la médiathèque en passant par le conservatoire. On investit, durablement, pour l’avenir.

6. Un mot sur le projet de Mourad Merzouki à la Ferme Berliet ?

Cette Cité d’art, c’est un peu une consécration pour la ville : nous avons la chance d’avoir un San-Priot mondialement connu – il a été choisi encore dernièrement pour créer la chorégraphie de la danse des JO – talentueux, attaché à sa ville et qui a décidé de s’implanter encore un peu plus chez lui, à Saint-Priest. Il va continuer à rayonner dans le monde, depuis Saint-Priest. C’est une formidable chance pour la ville. Son projet, la Cité d’art, dont les travaux devraient débuter fin 2024, sera un lieu de création tous arts confondus.

7. La question des mobilités est de plus en plus prégnante : mobilisation des élus san-priots et de l’Est lyonnais contre le projet de passage à 2x3 voies de l’A46 sud, zone à faibles émissions, votre demande d’un plan métro, adhésion de la Ville à la Transalpine… Quelles sont vos attentes et quelles actions souhaitez-vous mettre en place ?

En effet, la question des mobilités est cruciale pour notre territoire. Et elle l’est d’autant plus que l’Est de Lyon, en particulier Saint-Priest, jouxte le Nord-Isère, avec ce que ça entraîne de flux de circulation en raison des nombreux salariés qui viennent travailler sur notre territoire : près de 40 000.

D’un côté, les salariés et les entrepreneurs doivent bénéficier de solutions de mobilités efficaces, adaptées à leurs besoins. C’est d’autant plus vrai quand on sait que la moitié du budget du Sytral est financée par les entreprises à travers le versement mobilité. C’est la raison pour laquelle nous défendons la relance du plan métro, qui a été abandonné par l’exécutif métropolitain. J’espère que nous pourrons le relancer dès 2026 et rattraper notre retard. C’est aussi pour ça que nous nous opposons à la ZFE telle qu’elle est envisagée par la Métropole. Dans le cas présent, on exclut brutalement des automobilistes auxquels on ne propose aucune alternative faute de nouvelles lignes de transports en commun. Qu’est-ce qu’une prime de 3 000 € quand le moindre véhicule électrique coûte au bas mot dix fois plus ? Faut-il que les personnes concernées arrêtent de travailler ? Ce n’est pas de moi mais c’est tellement vrai : avant la fin du monde, il y a la fin du mois !

D’un autre côté, nous défendons aussi la qualité de l’air pour les habitants de notre territoire, leur confort de vie. Les mesures récentes de déclassement de l’A6 et de l’A7 ont transformé notre Rocade des Villages en autoroute européenne. Ça ne pouvait pas encore s’aggraver avec le passage à 2×3 voies de l’A46 Sud ; un projet suspendu à ce jour grâce à notre mobilisation. Nous nous mobilisons également pour le Lyon-Turin, en lien avec le CFAL Sud (contournement fret de l’agglomération lyonnaise, ndlr), pour réduire le nombre de camions sur nos routes et sortir le fret de notre territoire.

Sur tous ces points, nous n’avons pas la même vision des choses avec la Métropole. Mais je vais continuer à me battre de toutes mes forces pour faire entendre notre voix et celle de tout l’Est lyonnais. C’est surtout à l’est de Lyon que la Métropole se développe. Mais ça ne doit pas se faire à n’importe quel prix.

8. Quelle place pour les modes doux ?

Attention, que l’on ne se méprenne pas : dans mon esprit, la mobilité ne concerne pas uniquement l’automobile. Je suis bien sûr extrêmement favorable au développement des modes de déplacement doux, vélo en tête.
Mais pour éviter que la société ne se fracture plus encore, il faut trouver des solutions pour les personnes qui n’ont d’autres choix aujourd’hui que d’utiliser leur voiture pour se rendre au travail. Il est nécessaire de recréer une offre de mobilités en adéquation avec les besoins. Je suis convaincu que si on propose une alternative plus fiable, plus rapide, les gens arrêteront de prendre la voiture.

9. Sécheresse, canicule, inondations… Même si l’urgence est mondiale, quel rôle peuvent jouer les communes à leur niveau, et comment entendez-vous renforcer vos actions en matière de transition écologique à Saint-Priest ?

Les communes, parfaitement conscientes de la situation environnementale, ont un rôle extrêmement important à jouer. L’écologie, ce n’est pas un parti politique : c’est du bon sens. Dès 2014, nous avons par exemple décidé de compenser la construction de 4 000 logements lancée par la municipalité précédente par la plantation de 4 000 arbres.
En 2020, même en l’absence de production de logements de cette envergure, nous avons décidé de doubler le nombre d’arbres plantés. C’est le plan 8 000 arbres. On en est à plus de 6 000 aujourd’hui. C’est l’écologie du quotidien qui nous intéresse, l’écologie incitative, pas l’écologie punitive. Alors nous œuvrons au sein de l’école Jaurès pour désimperméabiliser les sols des cours de récréation, nous incitons les promoteurs à tenir compte de ces enjeux au moyen de notre Charte pour un aménagement et un habitat maîtrisés, nous installons dès que possible des récupérateurs d’eau, nous développons les énergies renouvelables comme les panneaux solaires, nous remplaçons progressivement la flotte des véhicules thermiques de la Ville par des véhicules électriques, nous nous équipons en vélos électriques, nous sensibilisons les agents à la sobriété énergétique… Pour obtenir l’adhésion de tous, il faut être lisible et pragmatique. C’est juste du bon sens.

10. Autre domaine, où en est-on du Plan Marshall pour les écoles ?

Les écoles Jaurès et Signoret sont en cours d’agrandissement, de rénovation et de réhabilitation. Les travaux du restaurant de l’école à Revaison vont débuter prochainement, une nouvelle école va voir la jour dans le même secteur. Et nous poursuivons bien entendu sur l’ensemble des groupes scolaires les indispensables travaux d’entretien ou de rénovation. L’école, était, est et restera une de nos grandes priorités.

11. D’autres chantiers en cours ou projets à venir ?

Il y a bien sûr la poursuite du projet de renouvellement urbain du centre-ville, mené pour améliorer en premier lieu la qualité et le cadre de vie de tous les San-Priots. Et, très important, je peux aussi annoncer l’arrivée prochaine à Saint-Priest du chauffage urbain, avec le raccordement des logements du centre-ville, en lien avec le projet de renouvellement urbain, et de Bel Air, où l’on rénove près de 1 000 logements, et où l’on espère des baisses de facture d’énergies de l’ordre de 30 %. Le centre nautique agrandi sera aussi raccordé. Les travaux débuteront cette année.

Il y a aussi le projet de halle des sports à Revaison qui va beaucoup nous mobiliser, dès les premiers jours de 2024.

12. Quel message souhaitez-vous adresser aux San-Priots à l’aube de cette nouvelle année ?

La santé avant toute chose et le bonheur des familles, avec le plaisir de se retrouver lors des différents événements organisés tout au long de l’année. Je forme également un vœu de paix pour un monde plus apaisé. Je souhaite à toutes et tous une très bonne année 2024.

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