Rencontre avec Mourad Merzouki
Couleurs est allé à sa rencontre :
San-Priot avant tout ?
San-Priot et citoyen du monde… Je suis né à Lyon 3e. J’ai un attachement affectif à Bron, mais ma ville de cœur, c’est Saint-Priest. Elle m’a vue grandir, j’y ai toujours vécu. Évoquer ma jeunesse à Saint-Priest me ramène entre autres au fondateur de l’école de cirque, Jean-Paul Ferrier, auquel j’aimerais rendre hommage aujourd’hui : il fait partie de ces personnalités qui ont œuvré il y a 30 ans pour que beaucoup de jeunes comme moi s’épanouissent au travers du sport et de l’art. Merci à lui !
Comment est né le projet de Danse des Jeux ?
J’ai été sollicité il y a plus d’un an car je fais partie de ces artistes pour qui la danse, et plus largement la culture, doit être partagée avec tous. C’est dans cet esprit que j’ai conçu cette phrase chorégraphique : elle est inclusive, facile à danser, quel que soit son âge et même si l’on est porteur d’un handicap. Notre responsabilité d’artiste est de provoquer des émotions communes, des instants de partage dans un monde qui a tendance à favoriser la distance et le repli sur soi. C’est l’ADN des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Saviez-vous que les CE2 de l’école Mi-Plaine avaient reçu un officiel « Coup de Chapeau » de la part de l’organisation ?
C’est un « coup de chapeau » amplement mérité ! Les élèves ont proposé une très belle interprétation avec, en plus, une approche très créative dans l’écriture et le choix des costumes. Ils ont su également valoriser le patrimoine San-Priot. C’est un défi qui marquera à coup sûr ces bouts de chou de 8-9 ans dans leur épanouissement, comme je l’ai été à leur âge à l’école de cirque. Bravo à eux et bien sûr aux enseignants !
Autre projet collectif et participatif : Antropoceno…
L’idée ici est de réunir autour d’un projet artistique ambitieux des amateurs de toute génération. Il s’agit, à travers la danse, de faire société, de créer ensemble. Être et faire avec l’autre, c’est essentiel. Merci aux 300 San-Priots qui participent à cette belle aventure humaine qui sera présentée au public le 14 septembre.
Vous parrainez le théâtre Théo Argence et interviendrez durant la soirée de lancement de la prochaine saison du théâtre le 11 juin…
C’est un peu un conte de fée. Je suis très fier d’être le parrain de cette belle maison. Gamin, on dansait sur le parvis avec des rêves plein la tête. Là, je reviens devant un public qui m’est fidèle et une formidable équipe qui m’accueille sur le plateau du TTA. Aujourd’hui, j’ose espérer qu’à travers mon parcours d’autres jeunes s’identifieront et pousseront les portes du théâtre de la création et de la vie !
Un mot sur votre aventure avec l’équipe de France de natation artistique ?
Là aussi, c’est un honneur et un grand défi que de représenter la France pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ! Je suis bien sûr heureux d’avoir été choisi pour mettre en scène et faire la chorégraphie de l’équipe de France de natation artistique. Un autre enjeu artistique qui mettra à l’honneur la ville de Saint-Priest. Une chance !
Beauséjour, votre dernière création, sera présentée prochainement aux Nuits de Fourvière. Une référence au quartier san-priot ?
Oui, j’aurais aussi pu appeler ce spectacle Bel Air, Les Alpes ou Bellevue… Mais Beauséjour sonne plus juste pour un titre de spectacle qui a pour thème le temps qui passe et qui interroge les corps vieillissants. C’est un spectacle généreux qui se veut beau, un séjour éphémère qui ne dure qu’un temps… Les souvenirs d’une vie qui défile trop vite.
Un mot enfin sur votre projet de pôle artistique à la Ferme Berliet ?
C’est un projet ambitieux mais nécessaire pour créer du lien entre les artistes et les habitants. Pour que les bienfaits de la culture soit l’affaire de tous. Le Maire et son équipe l’ont bien compris et je les remercie pour la confiance qu’ils m’accordent. La Ferme Berliet sera un laboratoire de création et accueillera des artistes du monde entier. Il saura également révéler les jeunes talents au public.
Il fera vivre et rayonner le territoire en complémentarité avec le TTA, l’école du cirque, le conservatoire, les maisons de quartier et les différents équipements de la Ville et de la Métropole.
Nous poursuivons actuellement nos recherches de mécénats privés pour boucler le budget. Je me réjouis du soutien de la Région Auvergne Rhône-Alpes et j’ai bon espoir que l’État et la Métropole nous rejoignent pour enfin lancer les travaux !
photo ©Julie Cherki